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La belle Rafaëla

Publié le 03 juil 2023 — par Sam
Catégories Galerie

A l’occasion de l’exposition Tamara de Lempicka présentée à la Pinacothèque de
Paris, voici trois tableaux représentant le même modèle. Le premier, intitulé Le
Rêve ou Rafaëla sur fond vert, dégage une impression de sensualité et de pudeur,
un érotisme élégant qui résume bien le style de l’artiste.

Autre portrait La Tunique rose de Rafaela. Allongée sur un canapé et vêtue
d’une courte « tunique » rose, comme on appelait alors cette sorte de vêtement, le modèle est aisément reconnaissable.
Comme dans le tableau précédent aux dominantes de vert, les harmonies sont ici
réduites à une couleur majeure et des variations de gris.

Le troisième est un nu voluptueux qui ne répond pas précisément aux canons de
beauté de notre époque. Dans la biographie consacrée à sa mère, Kizette de
Lempicka-Foxhall nous apprend que La belle Rafaëla, titre de ce tableau, aurait
été abordée par Tamara lors d’une de ses promenades quotidiennes et matinales au
Bois de Boulogne.

La jeune femme, présentée comme une nymphomane, pas forcément
vénale, aurait frappé Tamara par sa beauté. « Jamais je ne vis une femme plus
belle – d’immenses yeux noirs, un corps splendide. Je l’arrête en lui disant:
Mademoiselle, je suis peintre, et j’aimerais que vous posiez pour moi.
Accepteriez-vous? Elle répond : ’ Oui, pourquoi pas? ‘ Alors nous
prîmes rendez-vous dans mon atelier. » Tamara fut apparemment très satisfaite de
son modèle, puisqu’elle la fit poser pendant plus d’un an.

Son odeur après la pluie

Publié le 21 juin 2023 — par Sam
Catégories Reflets

C’est une histoire d’amour, de vie et de mort.
Ubac, c’est son nom (la recherche du juste nom est à elle seule une aventure), n’est pas le personnage central de ce livre, Cédric Sapin-Defour, son maître, encore moins. D’ailleurs, il ne veut pas qu’on le considère comme un maître. Le héros, c’est leur lien. Ce lien unique, évident et, pour qui l’a exploré, surpassant tellement d’autres relations. Ce lien illisible et inutile pour ceux à qui la compagnie des chiens n’évoque rien. Au gré de treize années de vie commune, le lecteur est invité à tanguer entre la conviction des uns et l’incompréhension voire la répulsion des autres ; mais nul besoin d’être un homme à chiens pour être pris par cette histoire car si pareil échange est inimitable, il est tout autant universel. Certaines pages, Ubac pue le chien, les suivantes, on oublie qu’il en est un et l’on observe ces deux êtres s’aimant tout simplement.

C’est bien d’amour qu’il est question. Un amour incertain, sans réponse mais qui, se passant de mots, nous tient en haleine. C’est bien de vie qu’il est question. Une vie intense, inquiète et rieuse où tout va plus vite et qu’il s’agit de retenir. C’est bien de mort qu’il est question. Cette chose dont on ne voudrait pas mais qui donne à l’existence toute sa substance. Et ce fichu manque. Ces griffes que l’on croit entendre sur le plancher et cette odeur, malgré la pluie, à jamais disparue. (Son odeur après la pluie de Cédric Sapin-Defour, éd. Stock)

Paganini – Le violoniste du diable

Publié le 20 juin 2023 — par Sam
Catégories Tempo

Violoniste virtuose, Niccolò Paganini (1782-1840) est la première rock star de la musique classique. Séducteur, compositeur et interprète au grand cœur, l’incandescent Paganini déplace les foules lors d’interminables tournées, de Milan à Paris, de Berlin à Londres.

Tout commence lorsqu’il est recruté à la cour d’Élisa Bonaparte, la sœur de Napoléon. Il donne à ses concerts une dimension théâtrale et révolutionne la manière de jouer du violon. Victor Hugo, Chopin ou encore le peintre Delacroix ont tous assisté à un concert du virtuose. « J’ai entendu chanter un ange ! » s’exclame Schubert.

La complexité de ses œuvres est, aujourd’hui encore, un défi pour les musiciens. Paganini serait capable de produire 2 272 notes en trois minutes seulement. Quel est son secret ? Il y a bien le syndrome de Marfan dont il est atteint et qui rend ses doigts élastiques. Mais cela n’explique pas tout. Paganini a suscité beaucoup d’interrogations, jusque dans son apparence : longs cheveux noirs qui lui tombent sur le visage, pâleur cadavérique, extrême maigreur, yeux perçants. Beaucoup sont persuadés que le violoniste est le diable en personne ou qu’il a pactisé avec lui en échange de pouvoirs musicaux inouïs. Plus qu’une simple rumeur, cette idée le poursuivra jusqu’à sa mort et bien au-delà. (éd. Tallandier)

L’auteur :
Laure Dautriche est musicologue et journaliste à Europe 1 depuis 2009.

Elle est chargée des sujets concernant le patrimoine, l’histoire, la science et l’environnement. Diplômée en musicologie et en lettres modernes, elle est également violoniste.

En 2009, alors qu’elle est en dernière année à l’Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine, Laure Dautriche reçoit la bourse Lauga-Delmas, un concours organisé par la radio française Europe 1 qui distingue les meilleurs étudiants en dernière année d’école de journalisme. Ce prix lui donne un premier contrat à la rédaction d’Europe 1 à l’âge de 24 ans.

Elle sort le 16 mai 2019 « Ces musiciens qui ont fait l’Histoire » aux éditions Tallandier où elle raconte comment des grands musiciens ont entretenu avec les puissants des rapports d’admiration, de séduction ou d’opposition.

Twitter : https://twitter.com/Lauredautriche

Source : http://lesecrivainschezgonzaguesaintbris.com
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L’autobus de Frida

Publié le 13 juin 2023 — par Sam
Catégories Galerie

El Camion (L'Autobus) - Frida Kahlo, 1929

Née d’un père d’origine allemande et d’une mère mexicaine d’origine indienne, Frida Kahlo (1907-1954) est un « icône de la libération des femmes » dans la « société catholique très fermée qu’était le Mexique dans la première moitié du XXe siècle », explique Carlos Philips, le directeur du musée Dolores Olmedo de Mexico. « Elle a peint sa vie » et « sa vie était surréaliste », ajoute-t-il: « Chaque toile a une histoire. » Atteinte de la poliomyélite depuis l’enfance, Frida Kahlo a été victime à l’âge de 17 ans d’un dramatique accident d’autobus dont elle endurera les terribles séquelles toute sa vie.
Son oeuvre est profondément marquée par cette douleur, et par sa relation tumultueuse avec Diego Rivera, peintre muraliste et artiste majeur de la révolution mexicaine dont elle divorce en 1939 avant de l’épouser à nouveau en 1940. Elle subira 32 opérations et trois fausses couches. Dans ses œuvres, elle se met en observation, ses 55 autoportraits représentent un tiers de sa production. Si la douleur et la mort sont très présente dans ses oeuvres, marquées par une imagination foisonnante, il y a aussi une incroyable pulsion de vie. Autodidacte, fortement inspirée par la nature et l’art précolombien, son principal sujet de représentation n’est autre qu’elle-même car, disait-elle, c’est ce qu’elle voyait le plus.

Présentées sur de grands panneaux inclinés à la manière de chevalets, surmontés pour certains de miroirs rappelant ceux qui surplombaient le lit de Frida Kahlo, les toiles présentées dernièrement à Bruxelles couvrent les années 1927-1945, soit la quasi-totalité de la production d’une artiste souvent associée au mouvement surréaliste, bien qu’elle en ait rejeté l’étiquette.

L’exposition s’ouvre sur El Camion (Le bus), réalisé en 1929, où elle se dépeint en jeune bourgeoise sage et élégante.