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Les Six Jours de Edward Hopper

Publié le 07 juin 2023 — par Sam
Catégories Reflets

Edward Hopper appréciait particulièrement le cyclisme sur piste. Entre 1935 et 1937, il se rendit souvent au Madison Square Garden pour assister à des courses de Six Jours, au grand dam de son épouse Josephine qui aurait préféré le voir devant son chevalet. De cette longue période de gestation naquit un nouveau chef-d’œuvre, cette scène criante de vérité.


Hopper aurait pu peindre la course elle-même, un départ groupé, une arrivée au sprint, le public…, ce n’était pas son genre. Fidèle à ses principes, il a isolé une partie du décor et privilégié une sorte d’instantané. En l’occurence ce cycliste au repos dans le quartier des coureurs. Comme souvent dans ses tableaux, les deux personnages ne se regardent pas ni ne regardent dans la même direction. Qui était ce coureur solitaire perdu dans ses pensées ?
Dans une de ses lettres, le peintre avoue ne pas souvenir de son nom : “I was unable to remember the name of the rider, only that he was young and dark and quite French in appearance. I did not attempt an accurate portrait, but it resembles him in a general way(« J’étais incapable de me rappeler son nom, simplement qu’il était jeune, sombre et très Français d’apparence. Je n’ai pas cherché à faire un portrait exact mais plutôt ressemblant”.)

En fait, les recherches menées à propos de ce tableau me l’ont confirmé, le coureur s’appelait Alfred Letourneur. Né en 1907 à Amiens, mort en 1975 à New York, il fut professionnel de 1928 à 1942. Surnommé le Diable rouge, il avait remporté une vingtaine de courses sur piste en Amérique du nord et au Canada, avant la guerre, et s’était fixé aux Etats-Unis.
A son palmarès figurent notamment deux records :
le 22 octobre 1938, il atteint 147,058 km/h sur l’autodrome de Linas-Montlhéry, France, derrière une moto;
le 17 mai 1941, il atteint 175,35 km/h à Bakersfield, États-Unis, derrière une voiture.
Se doutait-il qu’il serait immortalisé un jour par le talent de Hopper ?

La nuit au bureau

Publié le 22 mar 2021 — par Sam
Catégories Galerie

Officeatnight

Comme souvent chez Hopper, de prime abord la scène peut paraître banale. Un simple instantané pris sur le vif avec des personnages et un décor anodins. À  se demander même pourquoi l’artiste s’est donné la peine de s’y arrêter… Dans cette interrogation réside précisément tout l’intérêt de cette toile qui se dévoile progressivement pour peu qu’on l’examine de près. Anodin ? Bien au contraire. Il s’en dégage une force singulière, une tension extrême due à l’attitude des personnages, celle apparemment indifférente de l’homme assis, penché sur son bureau, lisant ou dictant une lettre ; celle plus ambigüe de la secrétaire debout qui lui lance un regard à la dérobée. La mise en valeur des formes féminines, la torsion du corps instille une note de sensualité aux limites de la provocation. Un rai de lumière provenant de l’extérieur établit un lien entre les deux. Rien ne s’est encore passé mais tout pourrait arriver dans l’intimité de cet espace fonctionnel aussi anti-érotique que possible. À un détail près pourtant que le peintre livre au spectateur-voyeur comme une clé : la secrétaire entrouvre un tiroir du cartonnier. Un symbole. Une invite. L’éblouissante subtilité de l’art de Hopper se révèle dans ce tableau tout en faux-semblants et clins d’œil pour qui s’amuse à les décrypter.
La nuit au bureau, 1940
Office at Night
Huile sur toile, 56,4 x 64cm
Minneapolis, Collection Walker Art Center

Gloucester beach

Publié le 18 mar 2021 — par Sam
Catégories Galerie

Loin de ses sources d’inspiration habituelles, intimistes et/ou urbains, Edward Hopper s’exerce ici à l’art du paysage. Son Gloucester Beach, Bass Rocks dévoile ainsi une autre facette de son talent.

Dans ce tableau la sensation de mise à l’écart et de solitude laisse place à une scène des plus chaleureuse, dévoilant des personnages se délectant d’un bain de soleil, à l’abri sous leur parasol. Les couleurs de Gloucester Beach, Bass Rocks sont apaisantes, lumineuses, bien loin de la palette habituelle d’ Hopper, et se confrontent dans une parfaite complémentarité. La première fois qu’il se pose sur ce sable d’une telle pureté, l’artiste cite un vers de Verlaine, que sa femme s’empresse de terminer. Animé par cette coalition poétique, Gloucester Beach a pris une importance capitale pour le couple, Edward Hopper dépeignant ainsi un paysage qui est parvenu à lier couple, alors très tumultueux pendant un bref instant.

Cette oeuvre est une peinture de la période moderne appartenant au stylenaturalisme/réalisme.

Le lieu de conservation de « Gloucester Beach, Bass Rocks » est Collection Privée.

Les Six jours d’Edward Hopper

Publié le 25 juin 2020 — par Sam
Catégories Galerie

Edward Hopper appréciait particulièrement le cyclisme sur piste. Entre 1935 et 1937, il se rendit souvent au Madison Square Garden pour assister à des courses de Six Jours, au grand dam de son épouse Josephine qui aurait préféré le voir devant son chevalet. De cette longue période de gestation naquit un nouveau chef-d’œuvre, cette scène criante de vérité.


Hopper aurait pu peindre la course elle-même, un départ groupé, une arrivée au sprint, le public…, ce n’était pas son genre. Fidèle à ses principes, il a isolé une partie du décor et privilégié une sorte d’instantané. En l’occurence ce cycliste au repos dans le quartier des coureurs. Comme souvent dans ses tableaux, les deux personnages ne se regardent pas ni ne regardent dans la même direction. Qui était ce coureur solitaire perdu dans ses pensées ?
Dans une de ses lettres, le peintre avoue ne pas souvenir de son nom : “I was unable to remember the name of the rider, only that he was young and dark and quite French in appearance. I did not attempt an accurate portrait, but it resembles him in a general way(« J’étais incapable de me rappeler son nom, simplement qu’il était jeune, sombre et très Français d’apparence. Je n’ai pas cherché à faire un portrait exact mais plutôt ressemblant”.)

En fait, les recherches menées à propos de ce tableau me l’ont confirmé, le coureur s’appelait Alfred Letourneur. Né en 1907 à Amiens, mort en 1975 à New York, il fut professionnel de 1928 à 1942. Surnommé le Diable rouge, il avait remporté une vingtaine de courses sur piste en Amérique du nord et au Canada, avant la guerre, et s’était fixé aux Etats-Unis.
A son palmarès figurent notamment deux records :
le 22 octobre 1938, il atteint 147,058 km/h sur l’autodrome de Linas-Montlhéry, France, derrière une moto;
le 17 mai 1941, il atteint 175,35 km/h à Bakersfield, États-Unis, derrière une voiture.
Se doutait-il qu’il serait immortalisé un jour par le talent de Hopper ?