Articles associés au tag ‘art’

L’autobus de Frida

Publié le 13 juin 2023 — par Sam
Catégories Galerie

El Camion (L'Autobus) - Frida Kahlo, 1929

Née d’un père d’origine allemande et d’une mère mexicaine d’origine indienne, Frida Kahlo (1907-1954) est un « icône de la libération des femmes » dans la « société catholique très fermée qu’était le Mexique dans la première moitié du XXe siècle », explique Carlos Philips, le directeur du musée Dolores Olmedo de Mexico. « Elle a peint sa vie » et « sa vie était surréaliste », ajoute-t-il: « Chaque toile a une histoire. » Atteinte de la poliomyélite depuis l’enfance, Frida Kahlo a été victime à l’âge de 17 ans d’un dramatique accident d’autobus dont elle endurera les terribles séquelles toute sa vie.
Son oeuvre est profondément marquée par cette douleur, et par sa relation tumultueuse avec Diego Rivera, peintre muraliste et artiste majeur de la révolution mexicaine dont elle divorce en 1939 avant de l’épouser à nouveau en 1940. Elle subira 32 opérations et trois fausses couches. Dans ses œuvres, elle se met en observation, ses 55 autoportraits représentent un tiers de sa production. Si la douleur et la mort sont très présente dans ses oeuvres, marquées par une imagination foisonnante, il y a aussi une incroyable pulsion de vie. Autodidacte, fortement inspirée par la nature et l’art précolombien, son principal sujet de représentation n’est autre qu’elle-même car, disait-elle, c’est ce qu’elle voyait le plus.

Présentées sur de grands panneaux inclinés à la manière de chevalets, surmontés pour certains de miroirs rappelant ceux qui surplombaient le lit de Frida Kahlo, les toiles présentées dernièrement à Bruxelles couvrent les années 1927-1945, soit la quasi-totalité de la production d’une artiste souvent associée au mouvement surréaliste, bien qu’elle en ait rejeté l’étiquette.

L’exposition s’ouvre sur El Camion (Le bus), réalisé en 1929, où elle se dépeint en jeune bourgeoise sage et élégante.

La nuit au bureau

Publié le 22 mar 2021 — par Sam
Catégories Galerie

Officeatnight

Comme souvent chez Hopper, de prime abord la scène peut paraître banale. Un simple instantané pris sur le vif avec des personnages et un décor anodins. À  se demander même pourquoi l’artiste s’est donné la peine de s’y arrêter… Dans cette interrogation réside précisément tout l’intérêt de cette toile qui se dévoile progressivement pour peu qu’on l’examine de près. Anodin ? Bien au contraire. Il s’en dégage une force singulière, une tension extrême due à l’attitude des personnages, celle apparemment indifférente de l’homme assis, penché sur son bureau, lisant ou dictant une lettre ; celle plus ambigüe de la secrétaire debout qui lui lance un regard à la dérobée. La mise en valeur des formes féminines, la torsion du corps instille une note de sensualité aux limites de la provocation. Un rai de lumière provenant de l’extérieur établit un lien entre les deux. Rien ne s’est encore passé mais tout pourrait arriver dans l’intimité de cet espace fonctionnel aussi anti-érotique que possible. À un détail près pourtant que le peintre livre au spectateur-voyeur comme une clé : la secrétaire entrouvre un tiroir du cartonnier. Un symbole. Une invite. L’éblouissante subtilité de l’art de Hopper se révèle dans ce tableau tout en faux-semblants et clins d’œil pour qui s’amuse à les décrypter.
La nuit au bureau, 1940
Office at Night
Huile sur toile, 56,4 x 64cm
Minneapolis, Collection Walker Art Center

Gloucester beach

Publié le 18 mar 2021 — par Sam
Catégories Galerie

Loin de ses sources d’inspiration habituelles, intimistes et/ou urbains, Edward Hopper s’exerce ici à l’art du paysage. Son Gloucester Beach, Bass Rocks dévoile ainsi une autre facette de son talent.

Dans ce tableau la sensation de mise à l’écart et de solitude laisse place à une scène des plus chaleureuse, dévoilant des personnages se délectant d’un bain de soleil, à l’abri sous leur parasol. Les couleurs de Gloucester Beach, Bass Rocks sont apaisantes, lumineuses, bien loin de la palette habituelle d’ Hopper, et se confrontent dans une parfaite complémentarité. La première fois qu’il se pose sur ce sable d’une telle pureté, l’artiste cite un vers de Verlaine, que sa femme s’empresse de terminer. Animé par cette coalition poétique, Gloucester Beach a pris une importance capitale pour le couple, Edward Hopper dépeignant ainsi un paysage qui est parvenu à lier couple, alors très tumultueux pendant un bref instant.

Cette oeuvre est une peinture de la période moderne appartenant au stylenaturalisme/réalisme.

Le lieu de conservation de « Gloucester Beach, Bass Rocks » est Collection Privée.

Le syndic des drapiers

Publié le 16 mar 2021 — par Sam
Catégories Reflets

Le Syndic de la guilde des drapiers est une peinture à l’huile du peintre hollandais Rembrandt, achevée en 1662 et aujourd’hui exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam, aux Pays-Bas. Cette toile représente six personnages en costume noir, portant chapeaux et fraises, qui vérifient les comptes de la corporation des drapiers d’Amsterdam. Elle illustre bien le talent de Rembrandt pour la disposition de ses personnages. Son exécution est sobre et efficace.

Le syndic des drapiers - Rembrandt,1662

Un article publié en 2004, par Margaret S. Livingstone, professeur de neurobiologie à l’Université de Harvard Medical School, suggère que Rembrandt, dont les yeux n’étaient pas alignés correctement, souffrait de cécité stéréo. Cette conclusion a été faite après l’étude de trente-six autoportraits du peintre. Parce qu’il ne pouvait pas former une vision binoculaire normale, son cerveau automatiquement à un œil, pour de nombreuses tâches visuelles.  La lumière révèle aussi le rouge du tapis sur la table et aussi la boiserie derrière qui va déterminer l’espace où l’action se déroule.