Hommage à Thelonious Monk

Publié le 22 fév 2025 — par Sam
Catégorie(s) Playlist

Le pianiste Thelonious Monk est décédé le 17 février 1982 à l’âge de 64 ans. Le 33ème anniversaire de sa mort, tout comme le trentième qui aurait pu faire date, est totalement passé inaperçu. Et pourtant Monk, grand compositeur de jazz et l’un des fondateurs du be-bop, aurait mérité un hommage retentissant. Pour avoir hérité de sa discographie presque complète, s’il me fallait citer l’une de ses compositions plutôt qu’une autre, je serais bien embarrassé : la plupart sont devenus des standards incontournables. J’ai peut-être un faible pour l’album tout simplement intitulé Solo Monk ainsi que pour thelonious monk quintet. Et quel Quintet ! Enregistré le 13 novembre 1953, il réunit au côté de Monk quatre comparses de haut vol : Sonny Rollins (ts), Julius Watkins (cor), Percy Heath (b) et Willie Jones (dm). La petite histoire rapporte que ce vendredi-là, le personnel technique des studios WOR était sur les dents. Monk et Rollins tardaient à arriver. En les attendant, Julius Watkins “tirait de son cor de lugubres appels”. Enfin, ils se pointèrent, surexcités et dans un état d’agitation fébrile. Leur taxi avait enfoncé l’arrière d’une motocyclette. Pas de constat mais une série de constats et d’altercations. On se mit au travail mais Monk, énervé, se fâcha tout rouge contre Watkins qui ne comprenait pas les changements d’accord de l’un des morceaux. En dépit de ces incidents, trois thèmes furent enregistrés dont le fameux Let’s call this. Autre anecdote : les titres des morceaux de Thelonious Monk étaient souvent choisis après les enregistrements, donnant lieu a des séances de casse-tête collectifs. Ainsi Let’s call this provient de la perplexité de Monk, qui répètait machinalement : « Let’s call this…, let’s call this… » (Appelons-la…, appelons-la…). Faute de mieux, ces mots furent attribués à ce chef-d’œuvre sans nom…

Le maître de l’orgue

Publié le 08 jan 2025 — par Sam
Catégorie(s) Tempo

Le grand musicien américain Lonnie Smith s’est éteint le 28 septembre 2021 à Fort Lauderdale (Floride). Agé de 79 ans, il a succombé à une fibrose pulmonaire, selon Blue Note, le label qui lui a permis de se faire un nom à la fin des années 60 et sur lequel il était de retour ces dernières années Doté d’un look génial et d’un son qui ne l’est pas moins, Dr. Lonnie Smith restera comme un géant du soul-jazz funky et un grand maître de l’orgue. Quarante-cinq ans après son premier album pour Blue Note, il avait publié en 2016 son nouvel album « Evolution » sous le prestigieux label.

Toujours affublé de sa longue barbe grise et de son turban sur la tête (signes distinctifs des Sikhs), il a commencé en tant qu’accompagnateur du saxophoniste Lou Donaldson sur des albums comme « Alligator Bogaloo » puis comme leader et créateur de véritables classiques du soul-jazz tels que « Think ! » et « Turning Point ».
Surnommé le « Docteur » ou « Turbanator » par les musiciens pour sa capacité à interpréter, ou arranger, toutes les musiques, l’organiste invite sur « Evolution » le pianiste Robert Glasper. Le saxophoniste Joe Lovano est aussi de la partie; lui qui a commencé sa carrière en jouant aux côtés de l’organiste sur l’album « Afrodesia », sorti en 1975. Plus récemment était sorti « All in My Mind », un album live enregistré au Jazz Standard de New York lors d un concert donné en trio. Ce disque est le digne successeur d’ « Evolution », album salué par la critique et qui marquait donc le retour de Lonnie Smith chez Blue Note Records. Ce label lui avait permis d accéder à la reconnaissance du grand public et de s’imposer parmi les véritables classiques.

Back Catalog

Publié le 07 jan 2025 — par Sam
Catégorie(s) Galerie

Une pochette de disque collector, signée Storm Thorgerson. Pour cette anthologie des Pink Floyd, le photographe et designer anglais a projeté sur le dos des modèles les couvertures des précédents albums du célèbre groupe de rock progressif. Une composition érotico-surréaliste tout à fait dans la note des musiques psychédéliques. Storm Thorgerson est d’ailleurs l’auteur de plusieurs pochettes de disques des Pink Floyd : The Dark Side of the Moon, Wish you were here, Animals, Atom Heart Mother, Ummagumma…
Si sa signature est indissociable des Pink Floyd, Thorgerson n’en a pas moins mis son talent au service d’autres musiciens comme Led Zeppelin, XTC, 10cc, Genesis, ou encore, plus récemment, Muse, The Mars Volta et les Cranberries.
C’était le temps où des pochettes de disques pouvaient mériter le titre d’oeuvres d’art. Un art considéré certes comme mineur et éphémère (il n’a duré que le temps glorieux des 33 T, en gros des années 60 aux années 80) mais qui a durablement marqué les jeunes esprits de l’époque et qui connait un regain d’intérêt ry. Back Catalog n’a pas obtenu la renommée formelle du célèbre Abbey Road des Beatles, du point de vue graphique et esthétique il semble bien plus original.

Les Tontons flingués

Publié le 27 nov 2023 — par Sam
Catégorie(s) Reflets

C’est l’une des dernières images des Tontons flingueurs, l’une des plus mémorables et sans doute la plus émouvante si l’on songe que tous les acteurs présents ont quitté ce monde depuis plusieurs années déjà. Flingués par la camarde.

Lino Ventura est mort en 1987. Il avait 68 ans.
Francis Blanche est mort en 1974. Il avait 52 ans.
Robert Dalban est mort en 1987. Il avait 83 ans.
Bernard Blier est mort en 1989. Il avait 73 ans.
Jean Lefebvre est mort en 2004. Il avait 84 ans. Dernier survivant de cette belle brochette de comédiens comme on n’en fait plus, Jean Lefebvre disait dans une interview : « Plus je vieillis, plus je m’approche de Dieu. » Agenouillé dans cette église pour les besoins du tournage, il avait sûrement en tête d’autres sujets de méditation… On espère que tous les cinq, là-haut, continuent de se marrer (et qu’ils pardonneront ce titre impertinent).Ajoutons pour la petite histoire que cette dernière séquence a été tournée le 9 mai 1963 en l’église Saint-Germain-de-Charonne, sur la place Saint-Blaise dans le 20e arrondissement de Paris. A l’origine, le réalisateur Georges Lautner avait prévu une scène finale époustouflante, avec des centaines de roses. Mais en raison d’un problème de livraison, il reçut à peine de quoi remplir un vase à l’église ! Le film Un Drôle de paroissien, de Jean-Paul Mocky, a été tourné dans la même église.