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Monk l’incomparable

Publié le 08 juin 2023 — par Sam
Catégories Playlist

Le pianiste Thelonious Monk est décédé le 17 février 1982 à l’âge de 64 ans. Le quarantième anniversaire de sa mort, tout comme le trentième qui aurait pu faire date, risque de passer inaperçu. Et pourtant Monk, grand compositeur de jazz et l’un des fondateurs du be-bop, mériterait un hommage retentissant. Pour avoir hérité de sa discographie presque complète, s’il me fallait citer l’une de ses compositions plutôt qu’une autre, je serais bien embarrassé : la plupart sont devenus des standards incontournables. 

Monk

J’ai un faible pour l’album sobrement intitulé Solo Monk ainsi que pour  Thelonious monk quintet. Et quel Quintet ! Enregistré le 13 novembre 1953, il réunit au côté de Monk quatre comparses de haut vol : Sonny Rollins (ts), Julius Watkins (cor), Percy Heath (b) et Willie Jones (dm). La petite histoire rapporte que ce vendredi-là, le personnel technique des studios WOR était sur les dents. Monk et Rollins tardaient à arriver. En les attendant, Julius Watkins “tirait de son cor de lugubres appels”. Enfin, ils se pointèrent, surexcités et dans un état d’agitation fébrile. Leur taxi avait enfoncé l’arrière d’une motocyclette. Pas de constat mais une série de constats et d’altercations. On se mit au travail mais Monk, énervé, se fâcha tout rouge contre Watkins qui ne comprenait pas les changements d’accord de l’un des morceaux. En dépit de ces incidents, trois thèmes furent enregistrés dont le fameux Let’s call this. Autre anecdote : les titres des morceaux de Thelonious Monk étaient souvent choisis après les enregistrements, donnant lieu a des séances de casse-tête collectifs. Ainsi Let’s call this provient de la perplexité de Monk, qui répètait machinalement : « Let’s call this…, let’s call this… » (Appelons-la…, appelons-la…). Faute de mieux, ces mots furent attribués à ce chef-d’œuvre sans nom…

Les Six Jours de Edward Hopper

Publié le 07 juin 2023 — par Sam
Catégories Reflets

Edward Hopper appréciait particulièrement le cyclisme sur piste. Entre 1935 et 1937, il se rendit souvent au Madison Square Garden pour assister à des courses de Six Jours, au grand dam de son épouse Josephine qui aurait préféré le voir devant son chevalet. De cette longue période de gestation naquit un nouveau chef-d’œuvre, cette scène criante de vérité.


Hopper aurait pu peindre la course elle-même, un départ groupé, une arrivée au sprint, le public…, ce n’était pas son genre. Fidèle à ses principes, il a isolé une partie du décor et privilégié une sorte d’instantané. En l’occurence ce cycliste au repos dans le quartier des coureurs. Comme souvent dans ses tableaux, les deux personnages ne se regardent pas ni ne regardent dans la même direction. Qui était ce coureur solitaire perdu dans ses pensées ?
Dans une de ses lettres, le peintre avoue ne pas souvenir de son nom : “I was unable to remember the name of the rider, only that he was young and dark and quite French in appearance. I did not attempt an accurate portrait, but it resembles him in a general way(« J’étais incapable de me rappeler son nom, simplement qu’il était jeune, sombre et très Français d’apparence. Je n’ai pas cherché à faire un portrait exact mais plutôt ressemblant”.)

En fait, les recherches menées à propos de ce tableau me l’ont confirmé, le coureur s’appelait Alfred Letourneur. Né en 1907 à Amiens, mort en 1975 à New York, il fut professionnel de 1928 à 1942. Surnommé le Diable rouge, il avait remporté une vingtaine de courses sur piste en Amérique du nord et au Canada, avant la guerre, et s’était fixé aux Etats-Unis.
A son palmarès figurent notamment deux records :
le 22 octobre 1938, il atteint 147,058 km/h sur l’autodrome de Linas-Montlhéry, France, derrière une moto;
le 17 mai 1941, il atteint 175,35 km/h à Bakersfield, États-Unis, derrière une voiture.
Se doutait-il qu’il serait immortalisé un jour par le talent de Hopper ?

La nouvelle Royal Enfield

Publié le 07 juin 2023 — par Sam
Catégories Reflets

Elle est simple, elle est classique, elle est mignonne tout simplement ! La nouvelle Royal Enfield Classic 350 est tout à fait conforme à la philosophie de Royal Enfield. Le constructeur indien, aidé par le centre de recherches et de design Européen basé en Angleterre, a eu la bonne idée de conserver certains traits de style propres à la marque, comme la présence d’un réservoir chromé sur certains modèles, avec des liserés peints à la main, les feux de position de part et d’autre du phare délicieusement cerclé de métal…etc.

Attention, certains coloris changent vraiment le look et la perception de la Classic. En coloris pastel et chrome, elle fait vraiment vintage ; en gris mat avec l’échappement noir, elle se veut un peu Dark custom moderne. La moto présente vraiment bien, tout simplement. Pas de fioritures, une finition vraiment plaisante à ce niveau de prix avec des soudures de cadre au moins aussi propres que sur des motos vendues 3 000 euros de plus. Certes, le moteur homologué Euro5, refroidi par air (air et huile sur la fiche technique) n’égale pas la beauté sculpturale des anciens blocs des anciennes Bullet, question de goût. De même pour les crash bars de la moto de l’essai, plutôt envahissants… (Moto Revue)

Mezz Mezzrow ou La rage de vivre

Publié le 07 juin 2023 — par Sam
Catégories Tempo

Mezz Mezzrow est né le 9 novembre 1899 à Chicago (Illinois), décédé 5 août 1972 (à 72 ans) Paris.
Mezz Mezzrow est un clarinettiste et saxophoniste américain de jazz. Fervent défenseur de la musique afro-américaine traditionnelle, son jeu swing teinté de blues cherche à reproduire celui des musiciens noirs. Malgré sa forte dépendance aux drogues et son jeu irrégulier, il reste apprécié et collabore avec des musiciens comme Sidney Bechet ou Lionel Hampton.

Une histoire de jazz hors du commun « La rage de vivre » (Really the Blues) dont Henry Miller voulait qu’il soit lu par un million de lecteurs. Livre admirable, 400 pages craquant de sève, sans truquages, secoué de rires et de fureurs, de délires et de musiques, document irremplaçable sur les racines du jazz. Etonnant, très amusant et très triste.