Ceux qui me connaissent savent la fascination que j’éprouve pour les tableaux d’Edward Hopper. Pour tous ses tableaux sans exception, des plus célèbres aux plus méconnus. Il me serait difficile de les classer par ordre de préférence. Peint en 1943, Summertime me paraît bien représentatif de son art. Il joue ici sur le thème du cacher/dévoiler. La correspondance est claire entre la femme dans sa robe presque transparente et les rideaux des fenêtres. Ainsi le rideau soulevé par le vent est-il associé à la robe, tout en interdisant le regard à l’intérieur de la maison alors que l’étoffe de la robe laisse au contraire transparaître le dessous. Pourtant ce tableau n’a rien d’érotique.
Le contraste voilé/découvert est traité ici avec la réserve sinon la froideur clinique propre à Hopper qui, une fois de plus, excite l’imaginaire : que fait cette femme ? qu’attend-elle ? quelle est son histoire ? Alors que la vieille Europe traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire, ce tableau s’impose par son charme évanescent et son élégance raffinée. Aujourd’hui comme hier, il en émane une sorte d’appel à la douceur de vivre.
Le thème de la femme sur un pas de porte a été traité par Hopper dans un autre tableau célèbre, South Carolina Morning (Matin en Caroline du Sud, 1955).
Un été 43
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