Joseph Delteil, un sage dans ses vignes

Pas de commentaire
Publié le 30 août 2010 dans Mémoire

Joseph Delteil (1894-1978) contribua largement à l’édification de sa propre légende. Et tout ce qui pouvait être dit, écrit et montré sur son personnage, en matière d’hagiographies et d’hommages, l’a été. Pour le reste, c’est-à-dire l’essentiel, « je lègue mon œuvre à mes amis », écrit-il à la dernière page de La Deltheillerie. De fait, on redécouvre aujourd’hui les livres de cet écrivain inclassable qui connut, dans les années vingt, une période d’intense création et de succès mêlé de scandale.

Delteil

 

Il est alors parisien, membre du groupe surréaliste, encensé puis évincé au moment où il livre au public sa Jeanne d’Arc (1925). Cette « biographie passionnée » déclenche contre lui une véritable cabale. Il quitte la capitale pour des raisons de santé en 1931, aux côtés de Caroline Dudley, la productrice de La Revue Nègre avec Josephine Baker.

En 1937, il s’installe à la Tuilerie de Massane, une vieille demeure de Grabels (Hérault) où il mènera une vie d’écrivain-vigneron recevant de nombreux amis, célèbres ou anonymes. Joseph Delteil a manifesté un constant intérêt pour des personnages de dimension nationale ou universelle, pour des figures mythiques ou saintes. Lui qui dit avoir « la tête épique », affirme par son œuvre la permanence d’un genre que l’on voulait condamné dans le contexte historique et littéraire du XXème siècle. Loin de se conformer aux modèles classiques, son épopée s’affiche par ses audaces et sa modernité.

Son écriture unique, enracinée en terre occitane et nourrie de références littéraires multiples, laisse pourtant, comme il se doit dans l’épopée, la première place au conteur et à l’oralité. À travers son œuvre, Delteil livre une vision de l’homme et du cosmos où la recherche de l’harmonie et l’exaltation du rêve poussent l’individu à la conquête du monde.




Les commentaires sont fermés.