La légendaire Facel Vega

Publié le 01 août 2023 — par Sam
Catégorie(s) Mémoire

Au propre comme au figuré, elle avait belle allure. Baptisée Facel Vega, cette luxueuse voiture de sport pouvait atteindre les 250 km/h avec quatre passagers à bord. Mais son constructeur, une PME française, fit faillite peu après sa sortie. C’est Pierre Daninos, (Les Carnets du major Thompson), auteur à succès des années 50, qui avait donné le nom de l’étoile Vega, symbole de vitesse, à la marque auto créée par son frère Jean. Ce dernier l’accola au préfixe Facel, acronyme des Forges et Ateliers de Construction d’Eure-et-Loir.
Au cours de la décennie 1954-1964, Stirling Moss, Ava Gardner, Tony Curtis, François Truffaut, le prince Poniatowski, Ringo Starr, le shah d’Iran faisaient la queue, dit-on, chez ce constructeur français pour s’offrir le coupé quatre places le plus rapide du monde. Symbole de l’élégance à la française – avec, dirait-on aujourd’hui, le petit côté bling-bling qui contribue à son charme – cette voiture de prestige reste malheureusement associée, plus qu’au nom de Pierre Daninos, à celui d’un autre écrivain, Albert Camus, pour qui elle se transforma en cercueil. Lui et son pilote Michel Gallimard trouvèrent la mort le 4 janvier 1960 à bord d’une Facel Vega FV3B sur une route du département de l’Yonne.
Le philosophe Michel Onfray, qui semble s’y connaître, assure qu’ “elle ne tenait pas la route”… Toujours est-il que sa fabrication cessa quelques années plus tard, les usines Facel fermant définitivement leurs portes en octobre 1964 après avoir produit environ 2 900 automobiles Facel Véga en dix ans. Peu de marques auront vu leur prestige croître aussi vite avant de disparaître en quelques mois. Aujourd’hui, qui se souvient de la Facel Vega, étoile filante à jamais figée dans la légende noire de l’automobile ?
Dans le même ordre d’idée, j’évoquerai prochainement la célèbre Porsche 550 Spyder de James Dean. Cette voiture mythique, nouveau Phénix automobile, pourrait renaître de ses cendres dans une version modernisée, à l’occasion du 56e anniversaire de la mort de l’acteur américain, le 30 septembre 1955. Source : Amicale Facel Vega

Gregory Porter, jazzman à cagoule

Publié le 07 juil 2023 — par Sam
Catégorie(s) Playlist

Né à Los Angeles (Californie), Porter a commencé à chanter dans petits clubs jazz de San Diego alors qu’il bénéficiait d’une bourse obtenue grâce à ses talents de footballeur américain. Sa mère était pasteur et le son du Southern gospel de Bakersfield et sa collection de disque de Nat King Cole ont exercé une influence majeure sur sa musique.
A partagé la scène ou à enregistré avec des artistes aussi importants que Wynton Marsalis, David Murray, Nicola Conte, Herbie Hancock, et Dianne Reeves.

1999 – première apparition dans la comédie musicale « It Ain’t Nothin’ But the Blues »
2000 – premier album « Water » (Motéma Music) et nomination aux Grammys dans la catégorie du meilleur album de jazz vocal
2012 – parution de « Be Good » et deuxième nomination au Grammys
2013 – parution de « Liquid Spirit »

Musique. En trois albums depuis 2010, le géant californien est devenu la référence du jazz vocal. Son nouveau disque le confirme. Il est le plus grand.

Son inamovible casquette culmine à près de deux mètres de haut. Gregory Porter a toujours les épaules d’un joueur de football américain. Une sale blessure de match, alors qu’il était étudiant, a changé ses priorités. « J’avais toujours chanté, à l’église, à la maison, dit-il de sa chaude voix de basse. Mais devenir professionnel semblait totalement hors de portée. » Le Californien a bien galéré à New York avant de percer.

Il a presque 40 ans quand sort son premier album, Water, en 2010, sur un petit label de Harlem. « Il faut de la maturité pour bien chanter le jazz et la vie », assure-t-il. Gregory Porter a déjà son look, costume chic et baskets hype, casquette et cagoule cachant des cicatrices dues à un accident domestique.

Faucons de nuit

Publié le 04 juil 2023 — par Sam
Catégorie(s) Galerie

Hopper_Nighthawks

D’Edward Hopper on connaît surtout le fameux Nighthawks (littéralement « Faucons de nuit », Noctambules) inspiré du décor d’un restaurant aujourd’hui disparu de Greenwich Village.
La nuit sur la ville n’est éclairée que par la lumière crue d’un néon, espace clos tel un bocal sur la solitude des personnages.
Bien qu’il se soit toujours refusé à apparaître comme le peintre de l’american way of life, Hopper n’en livre pas moins ici une image du quotidien urbain. Cinéphile, l’artiste s’est nourri des films de l’âge d’or hollywoodien des années 1930 et 1940. «Quand je n’arrivais pas à peindre, disait-il, j’allais au cinéma pendant une semaine ou plus.» Bien qu’il n’ait jamais revendiqué une influence particulière, Hopper n’en a pas moins utilisé les techniques de la mise en scène et du cadrage pour concevoir ses toiles : le jeu des ombres et des contrastes, la construction d’une image fortement géométrisée en sont les paramètres les plus évidents.
Mais ce qui caractérise aussi ce tableau, c’est la narration. Hopper affirmait s’être inspiré d’une nouvelle de Hemingway, «les Tueurs», dans laquelle deux tueurs à gages assassinent un ancien boxeur – un récit que Siodmak portera à l’écran en 1946, s’inspirant à son tour de plusieurs tableaux du peintre dans plusieurs décors de ce film.
Interrogé sur le sens que l’on pouvait donner à ses œuvres, Hopper, lors d’une interview donnée à une radio américaine en 1961, refusait d’y voir l’expression d’une «quelconque mentalité américaine», ajoutant encore que c’était au spectateur d’en tirer sa propre interprétation.
Nighthawks (Noctambules, 1942) huile sur toile, Art Institute of Chicago.

Flaubert – Un monde de livres

Publié le 03 juil 2023 — par Sam
Catégorie(s) Reflets

Découvert dans un magasin de soldes en banlieue, dans un invraisemblable foutoir de fringues, de chaussures et d’objets hétéroclites ce beau livre d’Eric Le Calvez Flaubert un monde de livres (éd. Textuel). Publié en 2006 à l’occasion (un peu tirée par les cheveux) du 150e anniversaire de Madame Bovary, ce livre propose une série de documents inédits remarquablement commentés et accompagnés d’une riche iconographie.

Présentation de l’éditeur : Gustave Flaubert mettait un point d’honneur à disparaître de ses romans, pour atteindre le beau. Dans ce livre qui lui est consacré, il se dérobe à son tour, derrière ses propres manuscrits, puisque c’est son travail qu’Éric Le Calvez a voulu pénétrer. Il décrit, bien sûr, son enfance dans la région de Rouen, ses amitiés littéraires et ses maîtresses, mais s’intéresse surtout aux méthodes de l’écrivain. Madame BovaryL’Éducation sentimentale ou Salammbô sont nés d’une boulimie de lectures, de voyages, de manuscrits réécrits des centaines de fois. À grands coups de hachures, Flaubert chassait les mauvaises assonances et les répétitions. Il se torturait des après-midi entiers pour une phrase. L’iconographie abondante, en reproduisant des brouillons raturés, des échanges épistolaires, notamment avec Louis Bouilhet, ami et « accoucheur », dévoile les obsessions d’un écrivain qui, à défaut d’être prolifique, ne publia que des chefs-d’oeuvre.