Professeur et historien né en 1946, Joseph Marshall a grandi dans la réserve indienne de Rosebud Sioux (Dakota du sud). Elevé par ses grands-parents, il a d’abord parlé un dialecte de la tribu Lakota, l’une des sept tribus de la nation sioux, avant de mener des études de haut niveau. En 1971, et c’est là l’un de ses grands titres de fierté, il a participé à la fondation d’une université au sein de la réserve de Rosebud. Ecrivain reconnu, JM III a publié une quinzaine de livres, romans, essais et nouvelles inspirés de sa culture indienne, pour la plupart traduits en plusieurs langues et récompensés par de nombreux prix. Il a aussi écrit pour la télévision et fait quelques apparitions dans des documentaires et séries de fiction (rôle d’un “medicine man” dans Loved by Buffalo).
Très attaché à ses racines, il perpétue la tradition orale des contes et pratique l’artisanat de l’arc et des flèches. On le considère actuellement comme l’un des meilleurs spécialistes de la survie en milieu sauvage. Conférencier, consultant, organisateur de séminaires, il voyage partout dans le monde et a été reçu notamment en France, en Suède et en Sibérie.
Si vous voulez tout savoir des mythiques chefs indiens Sitting Bull et Crazy Horse, de la bataille de Little Big Horn, reportez vous à ses livres édités en France chez Gallimard, Albin Michel et Le Rocher. On peut trouver sur cette page d’Amazon la liste complète de ses ouvrages traduits en français. Son site officiel, d’où j’ai tiré ces renseignements : www.josephmarshall.com
Archives de la catégorie ‘Mémoire’
Itinéraire d’un Sioux
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La légendaire Facel Vega
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Au propre comme au figuré, elle avait belle allure. Baptisée Facel Vega, cette luxueuse voiture de sport pouvait atteindre les 250 km/h avec quatre passagers à bord. Mais son constructeur, une PME française, fit faillite peu après sa sortie. C’est Pierre Daninos, (Les Carnets du major Thompson), auteur à succès des années 50, qui avait donné le nom de l’étoile Vega, symbole de vitesse, à la marque auto créée par son frère Jean. Ce dernier l’accola au préfixe Facel, acronyme des Forges et Ateliers de Construction d’Eure-et-Loir.
Au cours de la décennie 1954-1964, Stirling Moss, Ava Gardner, Tony Curtis, François Truffaut, le prince Poniatowski, Ringo Starr, le shah d’Iran faisaient la queue, dit-on, chez ce constructeur français pour s’offrir le coupé quatre places le plus rapide du monde. Symbole de l’élégance à la française – avec, dirait-on aujourd’hui, le petit côté bling-bling qui contribue à son charme – cette voiture de prestige reste malheureusement associée, plus qu’au nom de Pierre Daninos, à celui d’un autre écrivain, Albert Camus, pour qui elle se transforma en cercueil. Lui et son pilote Michel Gallimard trouvèrent la mort le 4 janvier 1960 à bord d’une Facel Vega FV3B sur une route du département de l’Yonne.
Le philosophe Michel Onfray, qui semble s’y connaître, assure qu’ “elle ne tenait pas la route”… Toujours est-il que sa fabrication cessa quelques années plus tard, les usines Facel fermant définitivement leurs portes en octobre 1964 après avoir produit environ 2 900 automobiles Facel Véga en dix ans. Peu de marques auront vu leur prestige croître aussi vite avant de disparaître en quelques mois. Aujourd’hui, qui se souvient de la Facel Vega, étoile filante à jamais figée dans la légende noire de l’automobile ?
Dans le même ordre d’idée, j’évoquerai prochainement la célèbre Porsche 550 Spyder de James Dean. Cette voiture mythique, nouveau Phénix automobile, pourrait renaître de ses cendres dans une version modernisée, à l’occasion du 56e anniversaire de la mort de l’acteur américain, le 30 septembre 1955. Source : Amicale Facel Vega
James Dean jeune à jamais
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Il aurait eu 88 ans hier, 8 février. Il a trouvé la mort à l’âge de 24 ans sur la route de Salinas (Californie), au volant de sa Porsche 550 Spyder affectueusement surnommée Little Bastard.
Ce jour-là, passionné d’automobile,James Dean compte s’aligner au départ d’une course, malgré l’interdiction par contrat des producteurs de ses derniers films. Parti tôt de son domicile à Los Angeles, avec pour passager son mécanicien Rolf Wutherich, il est arrêté par un contrôle de police et reçoit une contravention pour excès de vitesse. Il repart, toujours en roulant assez vite, de peur d’arriver en retard à la course.
Après avoir roulé presque 4 heures, James Dean traverse la petite ville de Cholame. À ce moment-là, un étudiant, Donald Turnupseed, arrive de la route 41 au volant d’une Ford Sedan. James Dean, lui, est sur la US Highway 466. La Ford Sedan coupe la priorité à la Porsche 550 qui arrive à bonne allure mais sans plus (90 km/h selon les experts). James Dean voit l’autre voiture, mais ne s’arrête pas, il ne freine même pas ; il tente de la contourner, sans succès. Les deux voitures se percutent, la Porsche est fracassée côté conducteur.
James Dean meurt sur le coup. Son mécanicien, après avoir heurté le tableau de bord, est projeté hors de la voiture. Il décèdera en 1981, après avoir connu plusieurs tentatives de suicide. L’autre conducteur s’en sort avec quelques hématomes. La mort de l’acteur fut annoncée à 17h59 exactement, il était âgé de 24 ans. En cette année 2015, il aurait donc 84 ans. Mais pour ses fans d’hier et d’aujourd’hui, devenu un acteur mythique, il reste éternellement jeune. Quant à sa voiture, l’histoire n’en reste pas là : Little Bastard devait aussi entrer dans la légende à la suite d’une série de faits troublants évoqués ici.
Albertine Sarrazin, une cavale en Languedoc
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Regardez ce radieux sourire. C’est celui de la romancière Albertine Sarrazin (1937-1967) qui vécut ses dernières années dans les Cévennes, à Montpellier dans la cité du Petit Bard, puis au village des Matelles où elle repose. Une jeune femme au destin hors du commun qui, après des années de prison, connut une trop brève carrière littéraire. C’est à cette époque que je l’ai rencontrée pour une interview. Je travaillais alors comme pigiste au quotidien Le Méridional-La France de Marseille auquel elle avait elle-même collaboré, à Alès. Cela crée des connivences. Je ne m’attendais pas pourtant à ce que cet entretien, long de plus de trois heures, débouche sur une profonde amitié. Par la suite, nous devions nous revoir souvent, échanger une correspondance suivie, de nombreux fous rires et moments de complicité… Albertine l’avait voulu ainsi, elle qui disait « Vous savez, on peut compter ses amis sur les doigts d’une main, et encore pas sur tous les doigts ». Peut-être parce que, au faîte d’une gloire dont elle n’était pas dupe, je lui rappelais ses débuts dans la chose imprimée. Emportée par le tourbillon médiatico-littéraire mais gardant la tête sur les épaules, elle avait besoin de repères. Ses confidences, entre deux voyages et quelques mondanités, en témoignaient.
Le sourire s’est éteint dans une chambre de clinique, un jour de juillet 1967. Albertine est partie « de l’autre côté du chronomètre ». Montpellier, qui lui faisait fête, l’a presque reniée après le procès retentissant intenté par son mari contre les responsables d’erreurs et négligences médicales. Comme si la bonne société montpelliéraine se repentait de son engouement, si mal payé de retour, pour l’ex-taularde devenue écrivain à succès.
Perpétuer le souvenir
Plus tard, la municipalité suivante s’honora de donner enfin le nom d’Albertine Sarrazin à une Maison pour tous, et jamais parrainage ne fut mieux choisi. De même pour le foyer rural des Matelles tandis que la commune voisine de Valflaunès organise un concours de nouvelles, le Prix Albertine Sarrazin. Pour perpétuer le souvenir de ce «petit diamant noir» comme l’appelait Hervé Bazin, de jeunes artistes proposent parfois soirées théâtrales et séances de lectures.
On retrouve aussi — et surtout — Albertine Sarrazin dans la passionnante biographie que lui a consacrée l’écrivain Jacques Layani : Albertine Sarrazin, une vie (éditions Ecriture, 2001) apporte un éclairage indispensable sur l’existence tourmentée de la jeune femme et incite de nouveaux lecteurs à découvrir sa trilogie (L’Astragale, La Cavale et La Traversière), ainsi que ses autres écrits publiés à ce jour (poèmes, nouvelles, lettres de prison).
En septembre 2004, France 3 a diffusé — à une heure de faible écoute malheureusement — Albertine Sarrazin, le roman d’une vie, une très belle évocation signée Sandrine Dumarais. La réalisatrice a évité l’écueil d’une reconstitution approximative et par trop subjective grâce aux témoignages des trois principaux intervenants : le biographe Jacques Layani déjà cité, le docteur Gogois-Myquel et l’éditeur Jean Castelli. Leurs contributions se répondent et s’enchaînent avec à propos, brossant un portrait à plusieurs voix de la rebelle, de la femme amoureuse et de l’écrivain.
Deux sites lui sont consacrés, l’un en français astragaleetcavale, l’autre en italien albertinesarrazin.it.