Le Petit Palais consacre une rétrospective au peintre Albert Bernard (1849-1934) du 25 octobre 2016 au 29 janvier 2017. Voulant se concentrer sur la modernité d’un artiste jugé trop académique, le musée évoque avec émotion ses choix de couleurs audacieux, son style Belle Époque et son amour des femmes, plus ou moins dénudées.
Gloire de la peinture française de la Belle Époque, Albert Besnard a conquis tous les honneurs durant sa longue carrière à force de travail et de créativité. Les grands chantiers parisiens lui offrent la possibilité de renouveler l’art du décor monumental, des murs de l’École de Pharmacie et de la Sorbonne aux plafonds de l’Hôtel de Ville, du Petit Palais et de la Comédie-Française. Le recours à des thèmes modernes, le symbolisme de son langage et la flamboyance de sa palette imposent sa puissante originalité. Besnard est aussi le peintre de la beauté féminine, qu’il s’agisse de portraits intimes au pastel, de nus sensuels ou d’effigies mondaines dont il est un auteur recherché. Voyageant en Algérie et aux Indes, il livre également une vision personnelle d’un Orient âpre et envoûtant, d’une brûlante féérie. Un Besnard plus secret se révèle enfin avec sa pratique de la gravure, qui lui permet d’aborder des sujets plus graves, les émotions existentielles de l’homme face à la mort, et montrer ainsi toute la complexité de sa personnalité et de son art.
L’histoire d’amour qui lie le Petit Palais au peintre Albert Besnard ne date pas d’hier : avant de pénétrer dans l’exposition, levez les yeux au plafond et vous découvrirez la fresque peinte par Besnard sur la coupole du vestibule. L’homme est un artiste dont le brillant parcours est, il est vrai, relativement classique. Ayant reçu le Prix de Rome en 1874 (la plus haute distinction artistique de cette époque), il fut directeur de l’Académie des Beaux-Arts, directeur de la Villa Médicis, reçu à l’Académie française en 1924 et, enfin, Grand-Croix de la Légion d’Honneur en 1926.