Elle était la fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Marie-Thérèse Charlotte (1778-1851), dite la Dauphine ou Madame Royale, fut la seule rescapée de la prison du Temple où elle demeura enfermée pendant trois ans. Elle n’apprendra la mort de ses parents et de son jeune frère Louis-Charles que lors de sa libération, en 1795, par le gouvernement du Directoire.
Plus tard, l’orpheline du Temple deviendra une figure majeure de la reconquête du royaume par son oncle le comte de Provence, futur Louis XVIII, dont elle épousera le fils, le duc d’Angoulême. Durant l’Empire, elle les suivra en exil en Russie et en Pologne.
Au lendemain de l’abdication de Napoléon survient la Restauration. Nombre de monarchistes préconisent l’accession au trône de la dernière enfant du roi martyr. Pour Lamartine, “la duchesse d’Angoulême était le sentiment dans la cause de la Restauration”. Et Napoléon lui-même la considérait comme “le seul homme de la famille”, au détriment du prétendant à la couronne. Mais, en vertu de la loi salique, c’est bien celui-ci qui montera sur le trône. Jusqu’au retour de l’Aigle et les Cents jours. D’où un nouvel exil, en Angleterre cette fois.Dans la nuit du 1er au 2 avril 1815, à l’approche des troupes napoléoniennes dans la région de Bordeaux, Marie-Thérèse embarque à bord d’une frégate anglaise amarrée dans l’estuaire de la Gironde. Un épisode que le peintre Antoine-Jean Gros a immortalisé dans cette vaste composition intitulée L’Embarquement de la duchesse d’Angoulême à Pauillac. Marie-Thérèse, entourée de plusieurs fièdles, était alors âgée de 37 ans. Ironie de l’Histoire, au même endroit 37 ans plus tôt (le 25 mars 1778), le marquis de Lafayette s’était embarqué à bord de la Victoire afin de rallier les Amériques.