Archives de la catégorie ‘Tempo’

Bartali héros méconnu

Publié le 06 mar 2015 — par Sam
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Le prix Louis Nucéra 2015 a été attribué à Jean-Paul Vespini pour Gino le Juste. Bartali, une autre histoire de l’Italie. Remise du prix Jeudi 12 mars vers 16h30 à l’hôtel le Bessat de Saint-Étienne (en présence d’Henri Taverner, l’éditeur et de Jean-Paul Bourgier, auteur du  Le Tour de France 1914 et « 1919 le tour renaît de l’enfer »)

Surnommé Gino le Pieux pour sa foi chrétienne souvent démonstrative, Gino Bartali (1914?-?2000) est une icône du sport cycliste. Les tourments de l’Histoire ont posé une douloureuse parenthèse dans une longue carrière couronnée entre autres par 2 Tours de France (1938, 1948) et 3 Tours d’Italie (1936, 1937, 1946) et marquée par sa rivalité avec Fausto Coppi. En faisant de Bartali un «?Juste parmi les nations?» en 2013, le mémorial Yad Vashem lui a offert un autre surnom : «?Gino le Juste?».
Privé de compétitions pendant la Deuxième Guerre mondiale dans une Italie divisée et occupée, le campionissimo se mua en messager clandestin. Sous couvert de sorties d’entraînement, le Florentin parcourait des distances considérables pour acheminer dans les tubes et la selle de son vélo des faux papiers destinés à sauver des Juifs menacés.
Extrêmement discret sur ses activités de résistant au sein du réseau Delasem, Bartali sauva près de 800 Juifs. Avant guerre, l’Italie mussolinienne avait tenté d’instrumen­taliser – notamment sur le Tour de France – le talent du jeune Bartali. Connu pour son appartenance à l’Action catholique et son opposition au régime fasciste, Bartali, entré dans l’ordre du Carmel en 1936, refusa toujours de porter la chemise noire.

Jean-Paul Vespini, journaliste spécialiste du cyclisme, révèle dans Gino le Juste tout un pan secret de la vie d’un géant du sport, qui était avant tout un homme remarquable. Sport, histoire et politique donnent la trame de cette étude très documentée.

« La vie de Gino Bartali est un roman. Les faits, sportifs et politiques, sont ici relatés d’après l’histoire et de très nombreux documents. Les dialogues et monologues sont imaginés et inspirés par la personnalité de Gino, le contexte, l’époque et les sources que l’auteur a pu consulter. Ce livre ne raconte pas toute la carrière de Bartali, mais s’attache à évoquer la vie d’un champion et d’un homme exemplaire, dans une époque tourmentée, marquée par la guerre mondiale et les difficiles années de la reconstruction. Un champion qui à travers sa foi profonde, ses exploits, et ses actes de courage incarne un héros populaire et écrit une autre histoire de l’Italie. »

Pourquoi Huit et demi ?

Publié le 05 mar 2015 — par Sam
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Mains jointes et chapeau sur la tête, Marcello Mastroianni se détend dans la baignoire d’une station thermale, le visage empreint de sérénité.Très zen en somme… Apparence trompeuse : en fait, il joue le rôle d’un réalisateur dépressif en panne d’inspiration qui, pour échapper aux pressions de son entourage, se réfugie dans le monde des souvenirs et des fantasmes. Dans Huit et demi (8 1/2), Mastroianni représente le double de Fellini, le reflet fidèle de ses doutes et de son sentiment d’impuissance créatrice. Le titre est à cet égard révélateur, comme si le Maestro ne considérait pas ce film comme un opus à part entière, une oeuvre totalement aboutie. Comme s’il ne s’était même pas donné la peine de lui donner un nom plutôt qu’un numéro anonyme.
L’explication couramment admise est que Fellini avait jusqu’alors réalisé huit longs métrages et un court métrage (Boccace 70 en co-réalisation). Elle nous laisse un peu sur notre faim… Quoi qu’il en soit, selon l’heureuse formule de la critique Ann Ledoux, parvenu «à la moitié du chemin de sa vie», Federico Fellini atteint avec Huit et demi le sommet de son art baroque, dans un film au décousu apparent, où le cinéma s’auto-analyse et s’auto-célèbre avec magnificence et dérision, grâce au jeu d’équilibriste de Marcello Mastroianni.

La cuisine des Tontons

Publié le 27 fév 2015 — par Sam
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Pour notre plus grand plaisir, Les Tontons flingueurs ont une fois de plus crevé le petit écran l’autre soir. Avec les années, leur pouvoir euphorisant ne s’est en rien émoussé. Il semble même s’intensifier à chaque rediffusion. Les critiques de l’époque qui l’avaient dédaigné ou ignoré ne se doutaient pas qu’il figurerait un jour au Panthéon du cinéma français (affirmation qui n’engage que moi mais que nous sommes sûrement des millions à partager). Ce n’est peut-être pas un grand film au sens où l’entendent intellectuels de choc, spécialistes du septième art et autres rats de cinémathèque mais c’est devenu un film culte dont le succès public ne se dément pas. Un film d’atmosphère, de tronches inoubliables. Un feu d’artifice de répliques. Un crépitement de séquences hilarantes. Un monument.

Comment ne pas mentionner à ce propos la fameuse scène de la cuisine ? De prime abord, on serait tenté de penser qu’elle contient une part d’improvisation tant le jeu des acteurs paraît naturel. Lautner aurait-il un peu laissé la bride sur le cou à ses forts en gueule pour ne garder que le meilleur de leur prestation au montage ? Interrogé à ce sujet, il a toujours assuré le contraire. À la virgule près, ces professionnels pur jus ont respecté le texte d’Audiard sans y ajouter une réplique de leur cru. C’est au millimètre qu’ils se sont conformés aux indications du réalisateur. La scène a été tournée en trois jours dans la petite cuisine d’un pavillon de banlieue où rien n’avait été laissé au hasard.
Pour mieux s’imprégner – ou mieux s’imbiber – de leur rôle, on pourrait aussi supposer que les acteurs avaient forcé sur la dive bouteille. Là encore, erreur. Pendant ces trois jours, ils sont restés sobres tout en continuant, hors caméra, à jouer les pochtrons. De la conscience professionnelle, on vous dit. En tout cas, le tournage n’a pas dû être triste. Dommage qu’il n’existe aucun making off dont les générations actuelles et futures de délecteraient. Le seul à avoir réellement picolé fut le regretté Jean Lefèvre mais pour la bonne cause. Afin de provoquer les vraies larmes qui perlent à ses paupières, par souci de réalisme donc, on lui avait servi un cocktail explosif. On comprend mieux dès lors pourquoi dans cette scène mémorable il touche au grandiose.

Prétendants au trône de France

Publié le 25 fév 2015 — par Sam
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Ni l’un ni l’autre ne monteront sans doute jamais sur un désormais hypothétique trône de France. Mais il n’est pas interdit de rêver. En cas donc de restauration de la monarchie dans la doulce France au cours des prochaines décennies, deux candidats pourraient prétendre à la couronne. D’une part, le Prince Jean d’Orléans (né en 1965), Duc de Vendôme, Jean IV, descendant de Louis Philippe (dernier roi de France, ou plus exactement selon ses dires, « roi des Français » de 1830 à 1848). Il rallie sur son nom les suffrages des mouvements royalistes traditionnels comme l’Action française.

Mais pour les légitimistes (qui n’ont pas accepté l’accession au trône de Louis-Philippe), le seul et unique héritier est Louis-Alphonse de Bourbon (né en 1974), Duc d’Anjou, Louis XX, aîné des descendants mâles d’Hugues Capet en primogéniture. Il est le descendant direct de Louis XIV.

Telle est en l’état actuel, la querelle dynastique qui oppose les branches Bourbons et Orléans. Sans intérêt pour  nombre de nos contemporains, elle n’en passionne pas moins les nostalgiques et/ou férus d’Histoire de France qui, confrontés à un choix cornélien, auraient du mal à trancher.
Les Orléans considèrent que l’ancêtre de Louis de Bourbon, Philippe de France, petit-fils de Louis XIV avait renoncé au trône de France en montant sur le trône d’Espagne sous le nom de Philippe V. Une renonciation qui engagerait tous ses descendants.
Les Bourbons quant à eux estiment que les Orléans sont illégitimes car issus d’un régicide, depuis que Philippe d’Orléans, père de Louis-Phillipe a voté la mort de Louis XVI sous le nom de Philippe Egalité.