Archives de la catégorie ‘Tempo’

Un quatuor de légende

Publié le 24 fév 2015 — par Sam
Catégories Tempo

Ceci n’est pas un article mais plutôt un pense-bête destiné à me remémorer les traits de quatres acteurs emblématiques. Leurs noms se ressemblent un peu et si j’ai regardé hier soir Les Mines du roi Salomon, c’est surtout pour me rafraîchir la mémoire concernant l’acteur principal de ce film qui n’a pas très bien vieilli : intrigue convenue, personnages stéréotypés, théâtralité du doublage en français (selon la mode de l’époque), reste la magie du technicolor… Et donc, aux côtés de la flamboyante Deborah Kerr, la présence lumineuse de Stewart Granger (1913-1993). De son vrai nom James Stwart Lablanche, le héros de Scaramouche et Les contrebandiers de Moonfleet adopta le pseudo de Stwart Granger afin d’éviter la confusion avec James Stewart. Un peu raté si j’en juge par mon cas.
Quant à James Stewart (1908-1997), ses biographes nous disent qu’il a joué quatre fois pour le maître du suspense, Alfred Hitchcock. Dans La corde, tour d’abord, puis dans l’un des plus grands chef d’oeuvre du maître, Fenêtre sur cour, en 1955. L’année suivante, il jouera dans L’homme qui en savait trop, et enfin en 1958 dans Sueurs froides. L’échec commercial de ce dernier sonna la glas de leur collaboration (exigé par les studios, les deux hommes désirant malgré tout continuer à travailler ensemble). James Stewart fut même pressenti pour jouer dans La Mort aux trousses, mais les studios imposèrent Cary Grant. Curieusement, ce dernier devait initialement tenir le rôle de James Stewart dans La corde. Les deux acteurs sont donc quittes.

Stewart Granger et James Stewart

Ce même Cary Grant (1904-1986) que l’on aurait tendance à confondre avec Gary Cooper. Selon Wikipédia, Howard Hawks dit de Cary Grant qu’il était « de si loin le meilleur qu’aucun ne pouvait se comparer à lui. » Tout aussi élogieux, Hitchcock confia « qu’il était le seul acteur qu’il ait jamais aimé de toute sa vie ». Grant apparaît ainsi dans de grands classiques du maître du suspense : Soupçons, Les Enchaînés, La Main au collet et La Mort aux trousses.
Terminons par le plus ancien Gary Cooper (1901-1961). Son jeu tout en retenue l’a conduit à incarner régulièrement des personnages taciturnes, solitaires ou peu diserts, à l’image de ses compositions dans des westerns comme Le train sifflera trois fois, Le Jardin du diable ou Vera Cruz. Toutefois, il fut aussi employé par Ernst Lubitsch dans des comédies de mœurs et interpréta des rôles dramatiques pour Frank Capra, King Vidor (Le Rebelle) ou Otto Preminger (Condamné au silence). Figure majeure du cinéma américain, Gary Cooper fut pendant près de deux décennies un des plus grands champions du box-office aux États-Unis et dans le monde. Ses films engrangèrent plus d’une centaine de nominations diverses et il fut personnellement nommé à cinq reprises pour l’Oscar du meilleur acteur (il reçut la statuette deux fois, en 1942 et 1953).

Cary Grant et Gary Cooper

Cary Grant et Gary Cooper

Pour la petite histoire, on retiendra qu’en 1961 James Stewart accepta au nom de Gary Cooper un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Une façon de boucler la boucle… Ces quatre-là, dont les carrières s’entrecroisent, ont marqué à jamais l’âge d’or du cinéma américain.

Vivre vite

Publié le 04 fév 2015 — par Sam
Catégories Tempo

En trois films et un crash automobile, James Dean est devenu une icône
intemporelle, toujours aussi insaisissable. Vivre vite, roman choral tout en
nuances, porte un regard intime et inédit sur l’existence tumultueuse du jeune
prodige, mort à l’âge de 24 ans. « Regardez-moi bien. Qui sait si je serai encore là demain… »
Aussi célèbre soit-il, James Dean, symbole de la jeunesse éternelle, demeure toujours
aussi insaisissable. Vivre vite, roman choral tout en nuances, dresse, à travers
la voix de ses proches, le portrait intime d’un garçon de l’Indiana,
inconsolable et myope, turbulent mais d’une beauté irrésistible, qui s’est donné
à tous, sans jamais appartenir à personne : un acteur incandescent devenu, en
trois films et un accident de voiture, une icône intemporelle.

Derniers adieux de Louis XVI à son fils

Publié le 03 fév 2015 — par Sam
Catégories Tempo
Acquis lors d’une vente aux enchères chez Coutau-Begarie, ce tableau m’a été offert récemment. En voici la description : lithographie de Lafosse imprimée par Lemercier à Paris, représentant les derniers adieux de Louis XVI à son fils, conservée dans un cadre en bois doré. Plutôt que d’une légende, je l’accompagnerai de cet extrait d’une chanson qui, selon ce site dédié à sa mémoire , courait dans les rues de Paris en décembre 1792 :
Ô mon peuple, que t’ai-je donc fait?
J’aimais la vertu, la justice;
Votre bonheur fut mon unique objet,
Et vous me traînez au supplice…
***
Si ma mort peut faire votre bonheur,
Prenez mes jours: je vous les donne.
Votre bon roi, déplorant votre erreur,
Meurt innocent, et vous pardonne.
***
Ô mon peuple, recevez mes adieux;
Soyez heureux, je meurs sans peine.
Puisse mon sang en coulant sous vos yeux,
Dans vos coeurs éteindre la haine

fleurdelys

Henri IV, le roi de coeur

Publié le 23 jan 2015 — par Sam
Catégories Tempo

De tous les 69 rois de France – de Clodion le Chevelu à Louis-Philippe – Henri IV reste le préféré des Français. Ce « monarque républicain » bénéficie 400 ans après son assassinat, le 14 mai 1610, d’une popularité toujours au pinacle. Loin des portraits convenus, Gonzague Saint Bris, dans la lignée de son François 1er, nous dépeint, par des révélations surprenantes, un Henri de Navarre aussi complexe qu’attachant, aussi intime qu’inattendu, dans sa vie publique comme dans sa vie privée.
Une enfance ballottée entre deux maîtresses femmes, sa mère Jeanne d’Albret et la régente Catherine de Médicis, une longue marche vers le pouvoir révélant son éclatant courage et son inlassable obstination dans le chaos d’un pays ravagé par les guerres de religion, un règne exemplaire de vingt ans qui pose les jalons d’une nouvelle France politique et économique.

Ce portrait d’un roi magistral est aussi la fresque d’un monde en ébullition : Shakespeare y met en scène les intrigues de Nérac, Montaigne y conseille le prince, Boris Godounov devient tsar, Cervantès est blessé à la bataille de Lépante et Lope de Vega s’engage dans l’Invincible Armada tandis que le Caravage peint à Rome pour le frère de Sully.
Dans ce monde bouleversé par l’édit de Nantes, les racines ont des ailes : on apprend dans ce livre que les présidents Washington et Obama descendent tous deux de huguenots français. Guerrier amoureux de la Paix, champion de la tolérance et monarque absolu, le Vert-Galant est aussi cet amoureux insatiable qui voue un attachement très moderne à son innombrable progéniture.
A l’heure des déchirures identitaires, il est l’incarnation de la France réconciliée. Henri IV est le seul de nos rois qui aurait pu être élu président de la République.

Biographie de l’auteur :

Gonzague Saint Bris, Prix Interallié 2002 est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, essais, romans, biographies dont son La Fayette qui paraît aux Etats-Unis. Sa trilogie royale commencée par « François 1er et la Renaissance », se poursuit avec « Henri IV et la France réconciliée » et s’achèvera par « Louis XIV et le grand siècle ».